Ce vendredi 1er juin, le groupe qatari Al Jazeera lance sa très attendue chaîne sportive : beIN SPORT. Elle sera d'ores et déjà disponible sur la plupart des bouquets câble, ADSL et satellite (à l'exception notable de Canalsat, faute d'accord entre les deux parties). Lenodal vous présente et analyse les premiers visuels de la chaîne.
Simulation d'emplois du logo beIN SPORT
genèse du projet : le naming et les valeurs de marque
Ce sont deux sociétés françaises, l'agence conseil Via Alternativa et l'agence Dream On, qui ont créé pour Al Jazeera la marque beIN SPORT.
Sophiane Tilikete, Directeur conseil chez Dream On, nous raconte : « Pascal Somarriba et Sébastien Meyssan (fondateurs de l'agence Via Alternativa) nous ont sollicité pour participer avec eux à l'appel d'offres lancé par Al Jazeera. Il s'agissait de créer une marque autour de leur offre de chaînes sportives.
Trouver le nom a été un casse-tête, car il existe des milliers de marques de par le monde qui intègrent déjà la mot "sport". On aurait pu se tourner vers un nom complètement inédit, type "Google" ou "Yahoo", mais cette approche ne nous semblait pas forcément judicieuse.
L'autre difficulté est qu'Al Jazeera souhaitait crééer une marque mondiale (beIN SPORT sera lancée aux Etats-Unis le 1er août, NDLR). On ne pouvait donc pas se permettre d'utiliser des mots à consonance trop française.
La marque ainsi constituée reflète l'approche "people centered" de la chaîne, c'est à dire que l'immersion du téléspectateur sur les terrains des différents sports est prioritaire. Il y a une forme d'humilité qui consiste à mettre la chaîne légèrement en retrait ; l'important, ce sont le jeu et le public. »
Via Alternativa et Dream On ont par ailleurs conçu la "plate-forme de marque", c'est-à-dire l'ensemble des valeurs et des règles de base concernant la communication de beIN SPORT. Ce document a notamment été remis aux agences chargées de la publicté et de l'habillage des antennes. Il définit par exemple la palette de couleurs (ci-dessus) ou la typographie corporate, en l'occurrence l'Officina sans.
le logotype
La volonté d'humilité transparaît dans le logo dessiné par Dream On. Il utilise en effet des codes graphiques peu communs dans l'univers des marques sportives.
Tracé régulateur du logotype beINSPORT
Premier constat : la rondeur. « Le logo est basé sur un ensemble de cercles. L'emploi d'une forme parfaite souligne la rigueur professionnelle et technique de la chaîne. La rondeur permet aussi de nous démarquer des autres marques sportives : on a recours à un langage graphique peu utilisé dans ce milieu, beIN SPORT est donc une chaîne qui innove », selon Sophiane Tilikete.
On remarquera que nombre d'autres codes "masculins" ont été écartés. A contrario d'autres logos, celui de beIN SPORT ne s'appuie pas exclusivement sur une typographie en capitales. Autre choix, celui du violet : une couleur secondaire, obtenue par le mélange de bleu de rouge... Du masculin et du féminin ?
Pour Dream On, le logotype embrasse les valeurs fixées pour la chaîne : accessibilité, sérieux, style et modernité. Il se décline en versions "marques chaînes", beIN SPORT 1 et beIN SPORT 2. Un second canal de diffusion doit en effet être lancé le 28 juillet.
Mise à jour 16h : Le site web de la chaîne a été mis en ligne dans sa version définitive il y a quelques minutes.
D'autres infos concernant l'identité visuelle de beIN SPORT sont à venir très prochainement sur lenodal.com.
Depuis le 2 janvier, LCI est disponible sur la majorité des réseaux TV par ADSL, en plus de Canalsat (Livebox, neufbox, Bbox...). A cette occasion, la chaîne a mis à l'antenne un nouvel habillage, qui entend mieux affirmer son identité dans un univers très concurrentiel.
Pour lenodal, retour sur ce projet avec ses créateurs ; Yannick Le Bourligu, responsable artistique de LCI, et Eric Nung, responsable du département broadcast design chez les télécréateurs.
A l'issue d'une compétition organisée entre quatre agences, anglaises et françaises, ce sont Les Télécréateurs qui ont été retenus par la chaîne.
le contexte : une concurrence multiple
Lancée en 1994, LCI est la première chaîne d'information en continu lancée en France, avec un modèle économique basé sur l'abonnement. Elle doit cependant faire face depuis quelques années à une concurrence gratuite, incarnée notamment par i>télé et BFM TV.
Dans le même temps, la consommation de l'information a beaucoup évolué en dehors du petit écran, comme le constate Eric Nung, directeur du département broadcast design chez Les Télécréateurs : "Téléphones, tablettes, réseaux sociaux, presse en ligne, push... Aujourd'hui, l'information est accessible instantanément sur de nombreux supports, et ce gratuitement. En quelques années, sa perception a changée pour les téléspectateurs". Autant de nouveaux usages qui nécessitent une réflexion permanente sur le rôle d'une chaîne d'info en continu.
un positionnement premium
Après avoir envisagé un temps de devenir gratuite comme ses concurrentes, LCI est restée finalement payante après la signature d'accords de distribution avec les principaux opérateurs. Par ailleurs, elle s'adresse en priorité à une cible privilégiée : les "CSP+" (catégories socio-professionnelles supérieures), "davantage exposée aux nouveaux modes de consommation de l'information" souligne Eric Nung.
Des caractéristiques qui confortent LCI dans son positionnement 'premium', où l'analyse et le décryptage occupent une large place. Des raisons aussi pour soigner son habillage, qui n'avait pas changé depuis 6 ans. "Le concept du nouvel habillage est de réaffirmer notre différence" précise Yannick Le Bourligu.
l'enjeu : illustrer l'analyse
Pour marquer le positionnement de la chaîne, l'agence a choisi l'idée d'un radar, qui balaie l'écran de façon circulaire : "Cela suggère que l'information est continue, mais pas seulement de façon horizontale et linéaire" explique Eric Nung.
A gauche : illustration issue de la présentation de l'agence - A droite : capture d'écran du générique "le journal"
Le logo a également bénéficié d'un lifting, tout en conservant ses codes historiques.
Il intègre désormais des effets de dégradé de couleurs avec une nouvelle typographie.
Pour Eric Nung, il est "géométrique, plus moderne, et s'intègre parfaitement dans le nouvel habillage".
"Le logo était bien établi et nous ne souhaitions pas effacer la filiation avec TF1, même si TF1 et LCI restent distinctes dans leur traitement de l'information ; chaque chaîne dispose de sa propre rédaction" précise Yannick Le Bourligu.
un rythme spécifique
Une attention particulière a également été portée sur le rythme de l'antenne. "Nous avons souhaité donner plus de dynamisme pour diffuser l'information, mais sans que cela paraisse raccoleur. Il était important pour nous de privilégier une idée de constance, pour donner l'impression d'un fil d'info continu" annonce Yannick Le Bourligu. Un travail qui se retrouve dans les moindres mouvements de synthés, newsbar, qui apparaissent et disparaissent avec une animation "amortie"
La musique, produite par La Plage Records, répond au souhait de la chaîne de réorchestrer sa bande son, tout en conservant ses codes historiques. "La plage a mis en place un schéma, une structure musicale qui reste cohérente entre les programmes et les hiérarchise."
Ce nouvel habillage se distingue ainsi avec un rythme plus lent que certaines de ses concurrentes privilégiant le 'hard news', où les éléments d'habillages 'cassent' volontairement l'antenne. La musique suit également ce cheminement, avec un tempo plus lent et des notes aigues, comme dans cette bande promo. Un choix à comparer avec des éléments d'i>télé ou de BFM TV qui privilégient généralement des tonalités graves.
Eric Nung : "Nous avons choisi de ne pas sursignifier les codes de l'information, ni dramatiser. La cible de la chaîne est naturellement exposée à ces codes et les intègre parfaitement. Il s'agit d'apporter plus de clarté et de hiérarchie."
Particulièrement importantes pour une chaîne d'info en continu, les éditions spéciales se distinguent avec un habillage dédié, et un thème musical spécifique : "nous avons pris en compte tous les éléments à l'écran pour ne pas le surcharger de rouge : décors, newsbar, synthés..." explique Yannick Le Bourligu. Par ailleurs, une "procédure graphique pour la rupture d'antenne" a également été préparée, destinée aux cas exceptionnels (type '11 septembre 2001'). Un bandeau rouge apparait alors en bas de l'écran quelques secondes avant le lancement du générique qui interrompera le programme en cours.
La nouvelle newsbar intègre un bloc heure, le logo, la bourse et bien sûr le ticker, "un enjeu capital pour LCI, qui a souhaité le thématiser" précise Eric Nung. Cette newsbar s'intègre dans un système global où le texte a une large place, avec une nouvelle typographie : la Gotham. "Il s'agit de guider les téléspectateurs à tout moment, sans parasiter l'antenne. Nous avons voulu développer une structure simple, permettant d'éditorialiser les images".
"Pour une chaîne d'info, l'habillage n'est pas seulement l'identité d'une marque. C'est aussi un outil porteur d'information, utilisé en permanence par la rédaction. Il doit être le moins gratuit possible." précise Yannick Le Bourligu.
Aux côtés des génériques d'information, on découvre enfin des génériques spécialisés (météo, sport, politique, économie...) ainsi que des génériques 'magazines', dans lesquels le radar devient un masque intégrant des images.
Lancée mardi 13 octobre, June est la nouvelle chaîne du groupe Lagardère dédiée aux jeunes femmes de 20 à 30 ans. Suite à un appel d’offres, son identité visuelle a été conçue par l’agence Gédéon. Rencontre avec Leslie Rocha, chargée de production chez Gédéon, qui nous présente le visage de June.
La chaîne se définit comme « une et multiple à la fois » : simple et sophistiquée, intense et légère, freak et chic, vintage et trendy… le challenge était donc de mettre en place une identité affirmée, mais multiple. "L’envie des responsables de June est une télé qui serait d'humeur changeante, un peu touche à tout, avec plusieurs tempéraments qui s’affirment, ce qui correspond aux jeunes femmes d’aujourd’hui"
Premier élément de cette identité « singulière et plurielle » : le logotype, qui signe tous les éléments d’habillage, souvent au centre de l'écran.
"Nous avons créé un logo dynamique, reconnaissable facilement aussi bien à l'antenne qu'en print ou sur des produits dérivés. Il est décliné selon une palette de 9 couleurs, très franches, voire électriques, que le fond blanc met en valeur."
Deux typos ont été choisies pour l’accompagner à l’antenne : une très affirmée pour les titres (Bureau Grotesque), une plus chic et légère pour le texte (Gotham).
Les jingles pub ont été conçus à partir d’un concept imaginé par l’agence : le sac des filles, "plein de couleurs, avec des objets complètement différents qui peuvent être glamour… ou pas" précise Leslie Rocha.
Une multitude d'objets et d'images déposés sur un fond blanc. L'idée est d'évoquer les envies changeantes des jeunes femmes de relayer leurs aspirations, secrets, envies... Cette idée est une façon simple d'exprimer la multiplicité des femmes et de s'inscrire dans leurs univers quotidien: objets, secrets, surprises, couleurs, matières, textures...
Les 15 jingles pub mettent en scène ces objets en les faisant défiler à la manière d’un iPod.
Les bandes-annonces reprennent cette idée avec les personnages phares des programmes de June.
Des idents ont également été conçus pour affirmer l’identité de la chaîne : "June voulait mettre en avant leur logo. On leur a proposé quelque chose dans l’air du temps musical avec du Yelle, Gossip, Ariane Moffat… nous avons choisi avec eux une dizaine d’extraits qui collent à l’esprit de la chaîne".
Ces modules se veulent déclinables à l’infini, par l’agence mais aussi par la chaîne elle-même. "Le directeur artistique de June et son équipe peuvent facilement concevoir de nouveaux idents en interne" précise Leslie Rocha.