Nouvelles émissions, nouveaux visages... La rentrée a été riche pour les plages en clair de Canal+. La Direction Artistique de la chaîne cryptée accompagne ces mouvements avec de nouveaux jingles pub, à l'antenne depuis le 2 septembre. Lenodal vous révèle les coulisses de leur conception.
«
Les précédents jingles étaient présents depuis 2011 », rappelle
Olivier Schaack, Directeur Artistique. «
C'est l'élément d'habillage le plus diffusé et qui s'use donc le plus rapidement. Nous avons souhaité renouveler ces jingles en suivant deux axes. Le premier est que nous voulions disposer de jingles plus modulables, que nous pourrions événementialiser. L'antenne de Canal+ est riche et c'est un vrai plus que l'habillage puisse soutenir la programmation. Le deuxième axe est que nous voulions une bande son plus rythmée, plus en osmose avec les émissions en clair, particulièrement le Grand Journal. »
Ces nouveaux caps étant définis, la Direction Artistique a développé en interne un concept répondant à ces exigences tout en se conformant au "
terrain de jeu créatif" de la chaîne : recherche de l'abstraction, utilisation de la typographie, etc. C'est
Olivier Degrave qui a conçu et réalisé ces nouveaux jingles. Il raconte : «
Nous souhaitions créer un dispositif qui nous permette de jouer sur l'image et la lumière, dans la continuité de ce qui avait été réalisé pour Studiocanal et de notre table pour la projection des blasons des équipes de Ligue 1. Nous avons donc eu l'idée de jouer avec la forme triangulaire et avec des miroirs, sous une forme assez simple néanmoins pour que l'on ne tombe pas dans le kaléidoscope pur. »


L'écriture de ces jingles paraît simple : travelling avant et recomposition de la typo en ouverture ; travelling arrière et décomposition en fermeture. Elle est néanmoins le fruit d'une réflexion sur la place de la publicité sur l'antenne. Olivier Schaack explique : «
La pub chez nous n'est présente qu'en clair et peut donc être perçue, peut-être plus encore que sur d'autres chaînes, comme une intrusion pour nos abonnés. On ne peut donc pas totalement s'associer à elle, comme on peut le faire sur d'autres chaînes au sein du Groupe, comme D8. Néanmoins, il ne s'agit pas de la mépriser : d'abord parce que nous en avons besoin mais aussi parce que Canal+ accueille des annonceurs prestigieux, des marques de l'univers du luxe notamment. On se doit donc de créer un écrin pour ces marques et qu'il soit perçu pour ce qu'il est, comme une parenthèse : on se focalise sur la pub, travelling avant ; puis travelling arrière, on rélargit sur Canal et l'on retrouve notre identité, la déstructuration. »
La réalisation en interne de ces jingles prend tout son sens lorsque l'on garde à l'esprit la volonté de la Direction Artistique d'événementialiser l'habillage. C'est déjà le cas pour les soirées de matches de Ligue 1
(capture ci-dessous) ou de Premier League
(sur Canal+ Sport) et cela le sera sans doute aussi pour d'autres événements comme la "Nuit américaine". Avantage : il suffit de descendre le dispositif de quelques étages, dans un studio de la chaîne, pour réaliser de nouveaux éléments selon les besoins.
Tout comme la table utilisée pour les sports, c'est Jean-Pierre Barthes qui a réalisé ce dispositif, lequel trône désormais dans les couloirs de la DA : un cylindre d'une cinquantaine de centimètres de diamètre, construit sur mesure pour pouvoir y insérer un reflex vidéo Canon EOS 5D. Ce "tambour" est tapissé de miroirs triangulaires, espacés de sorte à rendre leurs arêtes visibles.


Jingle pub d'une équipe de Ligue 1. Saurez-vous la reconnaître ?

Le dispositif de tournage en action (photos Olivier Degrave).
Principe général : des rushes d'images abstraites à disposition de la Direction Artistique sont rétro-projetés sur un écran, devant lequel est installé le dispositif. Les miroirs reflètent et déforment les images à l'intérieur de celui-ci.
Et comme dans une machine à laver, le tambour tourne ! «
Nous avons fait de nombreux essais, raconte Olivier Degrave,
et comme souvent c'est à ce moment que l'on se rend compte que certaines idées ne fonctionnent pas bien. En l'occurrence, faire tourner l'image donne franchement la nausée. Il y a par contre d'autres pistes que nous n'avons pas retenues pour ce projet mais que l'on garde dans un coin... Nous avons vu que faire circuler des objets ou de la fumée à l'intérieur du tambour peut créer encore plus d'abstraction et une atmosphère mystérieuse voire angoissante. »
La Direction Artistique a ainsi produit 377 visuels, pas moins de 70 sons et sélectionné une douzaine de typos... Autant de possibilités de jingles différents, dans la droite lignée du principe "robialien" :
créer un habillage reconnaissable mais pas mémorisable. À ce jour, une trentaine de jingles ainsi que ceux associés aux équipes de Ligue 1 sont à l'antenne. «
Il s'agit globalement des plus simples, explique Degrave.
On se laisse le temps d'habituer les téléspectateurs à ces nouveaux éléments avant d'aller vers un peu plus d'abstraction. Même si Canal+ ne suit pas la saisonnalité dans ses habillages, nous avons d'ores et déjà produits quelques éléments qui seront parfaits pour les fêtes de fin d'année. »
Des éléments dont lenodal vous donne un aperçu en avant-première :
Canal+ :
Direction Artistique : Olivier Schaack
Conception, réalisation : Olivier Degrave
Fabrication du dispositif : Jean-Pierre Barthes
Musique : Norbert Gilbert
J. Magne