En septembre dernier, Le Grand Journal a fait sa rentrée avec un nouvel habillage en 3D, produit par Motionfanclub. Retour sur cette réalisation avec Vincent Kherroubi, directeur de la création de l'agence.
Lenodal : Quelle a été le souhait du client à l'origine ? Avez-vous eu des contraintes particulières ?
Vincent Kherroubi : La société KM [producteur de l'émission, NDLR] nous a consulté pour réactualiser et rafraîchir le générique et les coming next du Grand Journal. C’est la 7ème année à l’antenne du Grand Journal, KM souhaitait une image plus sérieuse et plus marque. Le défi a été de jouer avec les codes du Grand Journal, réinventer son image en lui apportant une dimension plus sérieuse et mature.
Comment avez-vous traduit cette demande à l'image ?
Dans un premier temps nous avons imaginé le Grand Journal comme un produit que l’on peut marketer. Nous avons voulu une image structurée et graphique qui balaie l’image purement pop et délirante de l’ancien générique. Tout ça dans le but d’atteindre une cohérence d’identité, forte et unique. Sachant que le générique est le seul moment où peut être mis en avant la marque Grand Journal.
Les codes du logo du Grand Journal sont riches, nous avons déconstruit ce logo sans en déconstruire l’histoire. L’ancien générique jouait sur le contenu de l’émission, qui mêlait l’actualité et la politique au show-business et au divertissement. Le contenu du Grand Journal est maintenant connu du public, nous avons donc recentré le générique sur son logo, le carré rouge, avec une imagerie plus abstraite et minimaliste, plus mature et puissante ; qui raconte une histoire. L’ouverture du générique sur le cube rouge qui se solidifie incarne le statut du Grand Journal, immense ; sa décomposition le rend accessible et montre que si important soit-il, le Grand Journal ne se prend pas au sérieux.
Dans le coming next nous gardons cet esprit de marque et logos qui sont ici chapeautés par le Grand Journal. Les logos dessinés à la main, le fond blanc, la mise en scène des chroniqueurs très chics filmés en 1000 images/s et des petites tâches de couleurs permettent de créer un intermède POP mais haut de gamme de l’émission.
Vous semblez avoir apporté une attention particulière aux typos, qui font partie intégrante de l'image. Quelle a été votre réflexion sur ce sujet ?
Les typos sont les mots, les sujets, les personnalités. Elles sont des marques à part entière, des portraits. Dans le Coming Next, chaque chroniqueur est incarné par un logo. Ces logos ont été dessinés à la main par le graphiste BUS spécialement pour chaque journaliste. Il les a ensuite repris sur Illustrator. Un travail minutieux a été réalisé pour rendre ces logos lisibles et uniques.
Cette approche de mini-marques a été employée de la même manière pour les pastilles de l’émission. Le Petit Journal relooké en émission dans l’émission, le Bureau de l'Info, le Daily Mouloud, la rubrique de Tania, etc. Chacune de ces rubriques a son logo dessiné à la main ainsi riche d’un supplément d’âme et cohérent avec l’ensemble. L’habillage interne n’a pas changé.
Comment avez-vous travaillé pour la bande son ?
La bande son du générique a été fourni par KM, il s’agit du morceau "Superstition" de Stevie Wonder repris par le groupe Two Door Cinema Club et remixé par Beataucue.
Pour les coming next, nous avons fait en sorte que le rythme puisse facilement s’adapter à une majorité de morceaux. Sa bande son est en effet changée toutes les semaines par l'équipe éditoriale du Grand Journal.
Dans le contexte général de bascule des chaînes vers le format 16/9 et quelques jours après sa consœur France 24 (cf. notre billet), la chaîne paneuropéenne d'information en continu Euronews vient de faire évoluer sa diffusion. Un changement rendu possible notamment grâce à la bascule vers ce format des dernières agences de presse internationale, en novembre dernier. La date retenue par Euronews ne pouvait que réjouir les plus rigoristes puisque la bascule a été opérée le 11/01/2011 à 11h.
Conséquence immédiate de ce nouveau format, la chaîne vient de faire évoluer son habillage (à l'antenne depuis 2008). Le principe d'une identité épurée reste en vigueur et a même été quelque peu radicalisé. Parmi les détails qui changent, on a pu observer une simplification de certains indicatifs. Le rond blanc, marque de fabrique de la chaîne, disparait par exemple du packshot du générique News au profit d'une seule typo sur arrière-plan citadin. Sur d'autres génériques, le concept a été revu de sorte à ce que le motif circulaire soit toujours présent mais atténué. Il en sort généralement une plus grande lisibilité, même si l'on peut légitimement s'interroger sur le risque de dilution de l'identité d'Euronews dans cette opération.
Les génériques News et Markets : avant/après À noter : l'indicatif news est désormais décliné en versions jour et nuit (vidéo 3).
Autre évolution logique : l'emplacement et les dimensions des différents synthés ont été revus.
2011 sera une année charnière pour la chaîne paneuropéenne. Outre ce nouveau format, l'antenne doit s'enrichir de nouveaux programmes, de nouvelles signatures et de nouveaux bureaux à l'étranger. Une 11ème langue, l'Ukranien, sera proposée le 24 août prochain. Enfin, la chaîne poursuit la mise en place de sa stratégie 360° avec une arrivée sur les TV connectées et les lancements prochains d'applications iPhone/iPad/Android ainsi que d'Euronews display, canal muet dédié aux espaces publics de grande fréquentation (gares, aéroports...).
4 ans après son lancement, la chaîne d'info internationale créée à l'initiative du président J. Chirac va faire basculer son antenne au format 16/9 ce week-end. Loïc Bacconnet, responsable antennes, revient pour nous sur les conséquences de cette évolution.
Quels facteurs ont conditionné la date du passage au 16/9 ?
L. B. : "Lorsque France 24 a été lancée en décembre 2006, nous n'avions eu que 6 mois pour monter la chaîne. Toutes les agences de presse internationales travaillaient alors en 4/3... Ces deux facteurs expliquent que la chaîne n'ait pas été lancée directement en 16/9. APTN est la dernière agence de presse à avoir basculé vers ce format... Cela s'est passé le 25 novembre dernier. Toutes nos sources sont désormais en 16/9 : nous n'avions plus aucun frein pour faire évoluer à notre tour notre diffusion."
Comment va s'opérer la bascule en 16/9 ?
L. B. : "De manière à la fois rapide et progressive. Vous n'êtes pas sans ignorer que France 24 est diffusée en trois langues : Français, Anglais et Arabe. A la différence d'une chaîne comme Euronews (qui propose plusieurs canaux audio sur un flux image unique, NDLR), chaque langue dispose d'un flux spécifique avec ses présentateurs, sa régie finale... Tous ces canaux vont passer au format 16/9 dans la nuit de samedi à dimanche, mais à des horaires différents. L'anglophone ouvrira le bal à 2h du matin, le francophone suivra à 3h et enfin l'arabophone basculera à 5h pour sa réouverture d'antenne.
Cette opération mobilise une trentaine de personnes... C'est un gros chantier car il ne faut pas se limiter à la partie visible de l'iceberg : derrière les antennes, ce sont nos site web, plateformes mobiles et VOD qui doivent s'adapter à ce nouveau format. Ce n'est en résumé qu'une opération purement technique mais qui a des conséquences sur une multitude de détails."
Quelles vont être les conséquences graphiques de cette bascule ?
L. B. : "Bien sûr les génériques vont être désormais présentés en 16/9, mais ça ne s'arrête pas là. Nous avons réorganisé la disposition de nombreux éléments à l'écran. Le ticker et les synthés, par exemple ont été redescendus et rendus plus modulables. L'idée globale est d'aérer l'image, de ne plus avoir de logos qui se baladent sur la tête des présentateurs.
Le gros du changement interviendra normalement à la mi-février avec la mise en place de notre habillage dynamique. Il y aura de nouveaux modules en bas à droite de l'écran pour donner des informations économiques, la météo ou une horloge internationale. Il y aura aussi des Coming Next pour les émissions phares, la possibilité d'animer certains logos selon les thèmes des émissions... Dans l'ensemble, cet habillage jouera davantage sur la profondeur, avec des effets d'ombre et de mise en lumière... Cela reste très sobre et dans notre style "classe à la française", on n'est pas dans la 3D ; mais nous tenions à introduire un système à plusieurs niveaux."
Comment se déroule la mise en place de cet habillage dynamique ?
L. B. : "Nous travaillons toujours avec l'agence View qui a signé notre habillage dès le lancement de la chaîne. C'est une collaboration très étroite, faite de propositions de leur part, d'amendements par nous puis de travail en commun... Un des pans essentiels de cette collaboration est que nous devons tenir compte des demandes de la rédaction, qui est en quelque sorte le "client final" de cet habillage. Nous voulons mettre en place un système ouvert, qui puisse s'adapter en permanence à l'actualité. A la différence du passage au 16/9, on n'est plus dans le 'purement technique' et nous voulons prendre le temps d'habituer les équipes à manipuler ce nouvel outil."
màj. : Nous vous proposons de découvrir en avant-première l'indicatif du journal de France 24 en 16/9 :