Ce lundi 27 août, TF1 mettra à l'antenne un nouveau décor pour ses journaux. Pour lenodal, découverte en avant-première des nouveautés à l'antenne et en coulisses avec Thierry Thuillier, Directeur Général Adjoint Information Groupe TF1, et Yoann Saillon, Directeur Artistique de l'Information.
Une volonté de proximité avec le télespectateur
Avec ce nouveau décor, la chaîne souhaite retrouver plus de proximité avec le télespectateur et mieux différencier ses éditions. Ainsi, le plateau conçu par Olivier Illouz et mis en lumière par Frédéric Dorieux a été pensé pour être très modulable, au service d'une nouvelle charte de réalisation. Les "satellites" de la table peuvent être déplacées, les lumières peuvent être adaptées et 4 nouvelles caméras sur rails ont été installées.
Découvrez en vidéo le nouveau décor ci-dessous :
Pour les journaux de Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray, le présentateur s'installera derrière l'ilôt central. Son invité sera situé à sa gauche, à 1m70 de lui (contre 2m20 précédemment) : "
C'est une proximité qui permet à la fois plus de convivialité mais aussi plus de pression physique lors des interviews" explique Anne-Claire Coudray. Gilles Bouleau ajoute : "
En somme, c'est valable tant pour Mylène Farmer que pour Bruno Lemaire !". Ce positionnement permet d'accueillir ainsi jusqu'à 4 invités.
En édition spéciale, le module situé derrière le présentateur se placera devant la table centrale, à la droite du présentateur afin d'y accueillir 4 invités au lieu de 2. Une autre table pourra être ajoutée à l'occasion afin d'accueillir jusqu'à 8 invités. "
Ce plateau pourra éventuellement être utilisé pour les prochaines élections européennes, mais rien n'est encore décidé" indique Thierry Thuillier. "
Il y a beaucoup d'espace maintenant que la table est plus petite. Le 19 novembre, je vais même pouvoir accueillir les 33 candidates à Miss France ! " ajoute Jean-Pierre Pernaut.
Ce module, installé sur rails, s'éloignera de la table centrale pour le 13h, afin que Jean-Pierre Pernaut puisse s'installer autour.
Une charte de réalisation repensée
Une nouvelle charte de réalisation a été développée : elle privilégie la proximité des présentateurs avec le téléspectateur et l'utilisation des écrans du décor.
Les caméras fixes en face du présentateur ou cachées dans des meurtrières ont été supprimées, au profit de quatre caméras sur rails (deux sur l'intérieur du plateau, deux sur l'extérieur), afin d'obtenir une réalisation plus dynamique.
Autour du plateau, un écran LED de 70m² a été installé : "
On a même poussé le fabricant américain à trouver une solution pour épouser les courbes. C'est la première fois en Europe !" annonce Thierry Thuillier, qui complète : "
Avec cette qualité d'image, on cherche à mettre le présentateur en immersion dans l'image". L'apparition d'informations en réalité augmentée sera donc par ailleurs réduite : "
C'était un pansement sur une jambe de bois et nous souhaitons l'utiliser à bon escient" explique Yoann Saillon en parlant la qualité des écrans du précédent plateau, qui étaient les mêmes depuis 2006.
Anne-Claire Coudray complète : "
C'est libérateur comme plateau. On quitte notre bunker pour revenir vers l'extérieur ! Chaque mouvement de caméra a un sens logique. On pourra s'appuyer dessus pour nos lancements". Jean-Pierre Pernaut complète : "
Pour la première fois à TF1 les écrans de contrôles suivent la caméra : on ne quitte plus le télespectateur des yeux".
Après deux jours de répétitions, 23 positions de caméras ont été retenues pour les journaux du soir et du week-end, 14 pour les journaux de Jean-Pierre Pernaut. "
Et on en a encore découvert une magnifique hier" s'enthousiasme Gilles Bouleau.
Les images en boucle derrière le présentateur ont également été revues afin d'en améliorer la qualité. Une vue en 2x6K a ainsi été tournée depuis la place de la Concorde, entre 18h et minuit ; la couleur du ciel pourra être adaptée pour coller le plus à celle du jour. Entre deux changements de fond, c'est la lumière (entièrement LED sauf pour l'éclairage des présentateurs) qui pourra être adaptée.
Une nouvelle façon de produire les journaux
Ce changement de décor s'accompagne d'une évolution plus générale sur la façon de produire les sessions d'information. Alors que la concurrence des chaînes d'information est particulièrement forte et que de nouveaux formats et modes de consommations se développent en ligne, TF1 souhaite mieux rythmer et moderniser ses éditions.
La scénarisation des journaux, à travers de nouveaux formats de sujets, des moyens technologiques (fond vert, infographies, 3D, réalité augmentée...), ou une réalisation plus rythmée (mouvements de caméras, écrans géants...) apparait ainsi comme nécessaire, notamment pour TF1.
Thierry Thuillier annonce : "
Il faut désormais produire les journaux comme des émissions".
Yoann Saillon complète :"
Aujourd'hui il faut rythmer l'information, être plus elliptique parfois. Il ne faut plus faire de longues phrases, mais problématiser, angler, créer de l'enjeu. La rédaction travaille sur les sujets, nous on apporte "l'info-décor" et comment on va pouvoir mettre cela à l'antenne. Cela passe aussi par des répétitions plus nombreuses, plus d'anticipation et des rôles encore mieux définis entre les différents métiers..
En coulisses, de nouveaux postes de producteurs éditoriaux ont ainsi été créés, sous la responsabilité de la Direction Artistique de l'Information. Ils travaillent sur de nouveaux formats et font le lien permanent entre l'éditorial et l'artistique pour chaque édition. "
Ce sont des journalistes qui ont une appétence artistique".
En parallèle, un travail de réflexion sur les interventions en plateau a été mené : "
Les plateaux prennent une place aussi importante que les sujets : c'est ce qui permet de se démarquer". De nouveaux formats ont ainsi été créés, comme "Timeline" qui résumera les faits et dates marquants d'un événement, et apparaitront en réalité augmentée sur le plateau. "
Nous voulons garder la réalité augmentée pour le spectaculaire et le didactique". Ces séquences ont par ailleurs également été pensées pour une utilisation hors antenne, sur le numérique.
Par ailleurs, le fond vert est désormais intégré au plateau du journal en épousant les formes du studio. Ce fond d'incrustation, qui peut être masqué par un écran géant, servira principalement pour la météo, notamment dans "20H Le Mag". Il pourra aussi être utilisé de manière exceptionnelle pour de l'éditorial ; "
c'est la garantie de pouvoir faire de la 3D" indique Yohann Saillon.
"
Ce plateau, c'est une façon de parler de l'info qui est complètement différente. Il y aura toujours un temps pour le news
, pour les chroniques et le plateau, puis pour le magazine : nous souhaitons marquer plus scénographiquement ces différences. Mais on ne va pas tout lancer tout de suite, c'est une Ferrari que l'on va commencer à piloter à 50km/h !".
Couleur "champagne"
Une nouvelle couleur "champagne" aux teintes dorées a été choisie pour compléter la charte graphique de l'information ; elle est présente en particulier sur le générique, les typos et les infographies. Ce choix vise à renforcer le côté "premium" que vise TF1 pour ses journaux.
Une nouvelle typographie fait également son apparition dans les génériques, infographies et synthés : "
elle a plus d'empattement ; nous l'avons voulu plus lisible, plus stricte, puissante, statutaire. Elle apporte un équilibre avec les autres évolutions aux tonalités plus douces sur la réalisation". Selon nos constatations, il s'agit d'une dérivée de la typographie Nexa.
Quelques retouches ont été également apportées sur l'utilisation du logo TF1 dans le générique (qui l'ouvre dans sa version transparente) et sur la mise en avant du logo de l'édition. Désormais, il apparaitra en haut à droite de l'écran, à côté du logo permanent TF1.
Un nouveau générique
Le générique du journal, inchangé depuis quelques années, a également subi un lifting et a été recomposée par un orchestre de 42 cordes.
Il est désormais légèrement plus court (8 secondes au lieu de 10) et accéléré. Son arrangement marque une évolution majeure par rapport aux précédentes versions aux tonalités graves : "
Nous voulions 'désanxiogénéiser', dédramatiser l'entrée dans le journal qui présente souvent des informations dramatiques. Cela passe par une musique avec un côté plus ouvert tout en gardant de la puissance et la mélodie que tout le monde connait" précise Yoann Saillon.
Pour l'anecdote, le générique original de 1990 présentait quelques similitudes de construction mélodique avec la musique du film Les dents de la mer (
à écouter ici).
Trois mois de travail ont été nécessaires pour ce nouvel arrangement, avec les équipes musicales de Santi (Directeur de Une Musique, TF1 Entertainment)
Rendez-vous lundi 27 août à 13h pour découvrir ces modifications à l'antenne.
Article : Bastien Luneteau et Johann Frarier
Crédits photos 1 et 6 : TF1 / Benoit Florençon